Présentation des commémorations

 

Je suis heureux de vous accueillir au Palais pour une réunion que j’ai tenue à organiser dans le lieu qui a été pleinement la maison de mon père le prince Rainier III, puisqu’il y est né le 31 mai 1923, il y a donc bientôt cent ans.

Cet évènement était vraiment historique puisqu’il y n’avait pas eu de naissance d’un futur prince souverain de Monaco à Monaco depuis 1758 avec Honoré IV.

À la suite d’une année 2022 qui aura été ponctuée par les commémorations du centenaire de la disparition du prince Albert Ier, l’année 2023 sera marquée par le centenaire de la naissance du Prince Rainier III.

Cette succession mémorielle lui aurait certainement plu, car il avait une admiration particulière pour l’œuvre de son arrière-grand-père, qu’il n’a pas manqué de me transmettre, comme vous le savez.

Afin de proposer et d’organiser des manifestations qui célébreront la mémoire de mon père, j’ai souhaité la création d’un Comité de Commémoration, placé sous ma Présidence d’Honneur.

Ma sœur, la Princesse Stéphanie, en assure la Présidence active, et suit avec passion et rigueur la bonne exécution des décisions prises.

Je souhaite que les hommages qui seront rendus au Prince Rainier III permettent de mieux connaitre l’homme, qui a consacré cinquante-six ans de sa vie au service de la Principauté, mais aussi son action, dans toute sa diversité.

Car le terme de Prince Bâtisseur paraît un peu réducteur si on ne lui donne que le sens de constructeur. Bâtisseur dans tous les domaines, le Prince Rainier III a, en effet, de multiples réalisations à son actif : des institutions modernes, une économie diversifiée, une politique ambitieuse d’aménagement et d’extension du territoire, des initiatives dans le domaine culturel, scientifique, de l’environnement et – peut-être le plus important – une souveraineté monégasque accrue.

Il faut, en effet, nous souvenir que lors de son accession au trône en 1949, Il a hérité d’une principauté à l’économie et au modèle de développement vieillis.

Avec patience et détermination, il est parvenu, avec une constance de pensée et un sens de l’adaptation, à surmonter tous les défis qui se présentaient à lui : la question constitutionnelle, les rapports avec la France, les rapports avec la Société des Bains de Mer.

Sa force de travail et la clarté de ses intuitions lui ont permis de faire de Monaco un état moderne, dynamique et résolument ouvert sur le monde, qui a toute sa place sur la scène internationale.

Nous fêterons d’ailleurs en 2023, et c’est tout à fait symbolique, deux autres anniversaires importants : le 30e anniversaire de l’admission de Monaco à l’ONU ; le 50e anniversaire du terre-plein de Fontvieille.

Père des Monégasques pendant 56 ans, le Prince Rainier III fut également un père de famille aimant, bienveillant et attentif.

J’ai donc aussi une pensée forte, en ce jour, pour ma mère, la Princesse Grace, qui, tout en assurant pleinement son rôle de pilier familial, a constamment aidé notre père dans ses fonctions de chef d’Etat.

Je n’oublie pas non plus le rôle que le Prince Rainier a eu dans ma formation, en me transmettant, dès mes plus jeunes années, toutes les connaissances nécessaires pour assumer les fonctions qui sont aujourd’hui les miennes.

Même si je dois moi-même tracer le chemin depuis 2005, je me réfère souvent à son exemple et à sa pensée, m’interrogeant sur ce qu’auraient pu être son analyse et ses solutions. Cet esprit de continuité et de stabilité est fondamental pour un pays comme le nôtre.

L’occasion pour moi de rappeler toute l’importance qui s’attache à ce que nous restions une communauté soudée, empreinte d’un esprit d’équipe, de solidarité, mais surtout d’intégrité et d’exemplarité.

Je forme le vœu que l’année 2023 permette à chacun, à Monaco et bien sûr au-delà, de manifester son attachement et sa reconnaissance au Prince Rainier III.

Je fais toute confiance à la Princesse Stéphanie pour conjuguer, par les initiatives qu’elle prendra, la convivialité et la connaissance, en se tournant particulièrement vers les nouvelles générations, celles qui n’ont pu connaître notre père.

Je vous remercie.